sexta-feira, outubro 18, 2024

nohad salameh

 
Contre ton front ouvert
à l’épaisseur de l’Augure
tu accueilles celle qui arrive d’ailleurs
chargée de ses roses d’outre-jardin
et la moisson de ses récits.
 
Que reste-t-il au creux de sa paume d’amante
sinon ce jeu de cartes labyrinthiques
sur lesquelles se pose le papillon de la Prémonition ?
 
Je parle de la Voleuse de tes sourires
qui se tient sur ton seuil
pareille à un paysage extatique
afin de dissiper le désordre tapageur
des oiseaux de ténèbres.
 
 

 
 
Contra a tua testa aberta
para a espessura do Áugure
recebes aquela que chega doutro lugar
carregada das suas rosas de além do jardim
e da colheita dos seus relatos.
 
O que resta no oco da palma da sua mão de amante
senão este jogo de cartas labirínticas
onde poisa a borboleta da Premonição?
 
Falo da Ladra dos teus sorrisos
que está à tua porta
semelhante a uma paisagem estática
para dissipar a desordem ruidosa
dos pássaros das trevas.

quinta-feira, outubro 17, 2024

erica payet


La cire perdue
 
D’abord, je te modèlerai à ma guise. Je chaufferai de la cire entre mes paumes pour en faire ton visage. Ton visage à température humaine. Ta peau, malléable, crédible.
 
Puis je t’étoufferai sous la terre. Ton visage, je le recouvrirai minutieusement. Il se perdra en négatif, prisonnier de l’argile, immobilisé au sein de la terre réfractaire.
 
Ensuite viendra la chaleur, qui t’anéantira. Tes joues chaufferont. Ton teint de cire coulera, comme le mascara d’une femme qui pleure. Tu te videras de ta substance molle, ton sourire se liquéfiera, se tordra sous la brûlure. Tout glissera. Ne demeurera que la terre (comme toujours), en creux. Planté de piques, partout transpercé, tu ne seras que béquilles. Ton âme, évaporée. Ton vide sera complet.
 
Je coulerai alors en bronze ton visage : ta deuxième brûlure. Ta substance vraie s’infiltrera brûlante dans tes interstices, entérinera tous tes défauts. Ton front et tes paupières, tes larmes en bas-relief, ne seront que métal en fusion.
 
Puis nous te laisserons seul une nuit durant, pour laisser la tempête retirer sa furie. Le rouge passer au noir. Le magma bouillonnant devenir son propre inverse. Quand le bronze dur et sonnant aura pris ses fonctions, alors pour exister tu devras passer à tabac. Je frapperai ta carapace avec force et précision jusqu’à ce qu’elle se fende et s’ouvre, je martèlerai la terre sèche et brûlée de ton corset, au point de la réduire en fragments de poussière condamnés au rebut.
 
Presqu’à la fin, je scierai tes prothèses. Des roues d’étincelles dorées te libèreront de ton carcan. Il ne faudra pas alors commettre d’erreur, et distinguer, dans cet amas de ferraille, ce qui est toi et ce qui relève de ton échafaudage constitutif.
 
Au terme de cet ingrat labeur, enfin je polirai ta peau, je gommerai tes défauts. Ma caresse vigoureuse ennoblira le bronze, élèvera ton être. Je me dévouerai entièrement à la surface de ton corps et tu resplendiras entre mes mains. Les poils de mon pinceau, l’extrémité de mon ciseau, la flammèche de mes outils, tu auras tout subi. L’oxydation de ta patine, même, je l’aurai contrôlée. Un jour je te finirai.
 

 
 
A cera perdida
 
Primeiro, vou modelar-te a meu gosto. Aquecerei cera entre as palmas das minhas mãos para fazer o teu rosto. A tua cara à temperatura humana. A tua pele, maleável, credível.
 
Depois sufocar-te-ei debaixo da terra. O teu rosto, cobri-lo-ei minuciosamente. Perder-se-á em negativo, prisioneiro da argila, imobilizado no seio da terra refratária.
 
Depois virá o calor, que te consumirá. As tuas bochechas aquecerão. A tua pele de cera correrá como o rímel de uma mulher a chorar. Esvaziar-te-ás da tua substância mole, o teu sorriso derreterá, contorcer-se-á sob a queimadura. Tudo escorrerá. Só permanecerá a terra (como sempre), em buraco. Espetado, trespassado por todos os lados, serás apenas um suporte. A tua alma, evaporada. O teu vazio será completo.
 
Derramarei então em bronze o teu rosto : a tua segunda queimadura. A tua substância verdadeira infiltrar-se-á escaldante nos teus interstícios, homologará todos os teus defeitos. A tua testa e as tuas pálpebras, as tuas lágrimas  em baixo-relevo, serão apenas metal fundido.
 
Então deixar-te-emos sozinho por uma noite, para deixar a tempestade retirar a sua fúria. O vermelho passar a preto. O magma borbulhante tornar-se o seu próprio inverso. Quando o bronze duro e sonante tiver assumido o seu cargo, então para existires terás de levar porrada. Esmurrarei a tua carapaça com força e precisão até que ela se rache e se abra, atacarei a terra seca e queimada do teu corpete, ao ponto de a reduzir a fragmentos de pó condenados à dispersão.
 
Quase no fim, cortarei as tuas próteses. Rodas de centelhas douradas libertar-te-ão do teu jugo. Não será necessário então cometer erros, e distinguir, neste monte de sucata, este quem és tu e o que pertence ao teu andaime constitutivo.
 
No final deste ingrato labor, finalmente polirei a tua pele, eu vou apagarei os teus defeitos. A minha carícia vigorosa enobrecerá o bronze, elevará o teu ser. Dedicar-me-ei inteiramente à superfície do teu corpo e tu brilharás nas minhas mãos. Os pelos do meu pincel, a ponta do meu cinzel, o incêndio das minhas ferramentas, terás sofrido tudo. A oxidação da sua patina, mesmo, tê-la-ei controlada. Um dia acabar-te-ei.




Du mal avec la terre
 
On a du mal à sonder la profondeur de la terre, la densité de l’humus fragile, friable comme nos vies, malmené comme nos âmes.
 
On a du mal à décrire la couleur de la terre, rouge, exsangue, riche, brillante, d’argile ou de bruyère, serrée entre mer et désert, parcourue de racines, comme le temps qui nous enveloppe et nous dévaste.
 
On hésite à prendre la terre à pleine mains, nos ongles saillants comme un râteau mou, comme une fourche chaude. Nos gants nous font croire à la terre propre, à une hygiène étrange. Sa souillure a du mal à nous atteindre.
 
La terre nous recouvre, mais on a du mal à l’accepter. Nous vivons sous la terre, creusons son corps à grands coups mécaniques. La terre chaude annule le soleil et produit le tout-blanc, le lisse aveuglé, les animaux défendus des cauchemars blafards.
 
Le terrain de nos vies est l’espace d’une terre / notre terre dans l’espace. On atterrit toujours d’un vol dispendieux, avide de retrouver la terre à tout prix.
 
On s’en prend à la terre, puis on l’achète, en terreau, en terroir, en terrain. On a du mal avec nos pieds fichés dans la terre sale, nos sabots crottés de sale terre. On la troue, on la tue, on s’y traîne, on la draine, on la drague. On vomit du terril.
 
Fi de l’horizon ! Imaginons le temps filant de bas en haut, surgissant de la terre profonde, où l’arbre est l’avenir. Nous foulons le présent en chaussures, sans laisser la boue s’infiltrer entre nos doigts de pieds.


Enfrentamento com a terra
 
Temos dificuldade em sondar a profundidade da terra, a densidade do húmus frágil, friável como as nossas vidas, maltratado como as nossas almas.
 
Temos dificuldade em descrever a cor da terra, vermelha, exangue, rica, brilhante, argila ou de urze, apertada entre o mar e o deserto, percorrida por raízes, como o tempo que nos envolve e nos devasta.
 
Hesitamos em agarrar a terra com as mãos cheias, as nossas unhas salientes como um ancinho macio, como um garfo quente. As nossas luvas fazem-nos acreditar numa terra limpa, numa higiene estranha. A sua imundície tem dificuldade em chegar até nós.
 
A terra cobre-nos, mas temos dificuldade em aceitar isso. Vivemos debaixo da terra, escavamos o seu corpo com grandes golpes mecânicos. A terra quente anula o sol e produz o branco, o liso cegado, os animais defendidos dos pesadelos pálidos.
 
O terreno das nossas vidas é o espaço de uma terra / a nossa terra no espaço. Aterramos sempre num voo dispendioso, ávidos por encontrar a terra a qualquer custo.
 
Atacamos a terra, e depois compramo-la, em terra, em eira, em terreno. Temos problemas com os nossos pés marcados na terra suja, os nossos tamancos enfiados na terra suja. Nós matamo-la, arrastamo-nos nela, drenamo-la, dragamo-la. Vomitamos o aterro.
 
Fio do horizonte! Imaginemos o tempo disparado de baixo para cima, surgindo da terra profunda, onde a árvore é o futuro. Pisamos o presente em sapatos, sem deixar que a lama se infiltre entre os dedos dos pés.
 

quarta-feira, outubro 16, 2024

christine guinard


J’attends de voir si la nuit sera poreuse.
 
Pour percer le secret, je danse sur le revers de la croûte terrestre, je sens la cohérence de l’ensemble aléatoire, j’émerge tel unpantin noueux du tissu brumeux de la naissance. J’ai vu tout ce qu’embrassait mon regard poussé depuis le genou légèrement plié, où l’impulsion bondit en moi.
 
Je suis celle que l’on sait, connue des miens et seule parmi les autres. Je suis celle qui s’ignore et cherche encore la lune, qui perd de vue la lune chaque soir que la nuit porte, que la lune débusquée abandonne d’un froufrou de robe montgolfière,renvoie aux astres fuyants, rejette à la peau grumeleuse du sol commun aux hommes, aux animaux, ballote jusqu’à la nausée d’ombre en lumière, de fracas en recueillement subtil.
 
Je suis ce nouveau-né de l’ancien temps qui transperce, en position fœtale, la paroi végétale pour faire son entrée dansl’univers sonore et désaxé. Je suis l’enfant de la soif, de la faim, qui ose s’avancer sur des terres douteuses, habitées par desformes hybrides, l’enfant dérouté par l’étonnant frottement des langues entre elles, lorsqu’elles se superposent en brouhahabrutal, lorsque sans rien nous dire elles accaparent l’espace du ciel ouvert, elles privent la lune de son masque, elles dénudent le relief entrelacé, contraignant les yeux purs encore à brûler sur le vif, l’enfant dont les poumons privés d’air emportent dans la chute les bras, le buste et puis les jambes, en un roulé-boulé définitif plus triste que la fin.
 
 
 
 
Estou à espera de ver se a noite será porosa.
 
Para decifrar o segredo, danço sobre o reverso da crosta terrestre, sinto a coerência do conjunto aleatório. emerjo como um boneco retorcido do tecido nebuloso do nascimento. Vi tudo o que abrangia o meu olhar empurrado desde o joelho ligeiramente dobrado, onde o impulso salta em mim.
 
Eu sou a única que sabemos, conhecida pelos meus e única entre as outras. Sou eu que me ignoro e ainda procuro a lua, que perde de vista a lua todas as noites que a noite traz, que a lua desovada abandona com folhos de vestido de balão, remete aos astros fugitivos, rejeita à pele arenosa do solo comum aos homens, aos animais, balança até à náusea de sombra em luz, de estrondo em recolhimento subtil.
 
Eu sou aquele recém-nascido dos velhos tempos que atravessa, em posição fetal, a parede vegetal para fazer a sua entrada no universo sonoro e desorientado. Sou o filho da sede, da fome, que ousa avançar por terras duvidosas, habitadas por formas híbridas, o filho desorientado pelo esfregar surpreendente de línguas entre si, quando se sobrepõem em bruaá brutal, quando, sem nos dizer nada, as línguas ocupam o espaço do céu aberto, privam a lua da sua máscara, descascam o relevo entrelaçado, obrigando os olhos puros ainda a arder na vida, a criança cujos pulmões privados de ar levam na queda os braços, o busto e depois as pernas, num rolo-bolinho definitivo mais triste que o fim.

terça-feira, outubro 15, 2024

sara daniela navarrete

En memoria de mi lucha con recuerdos sin
impulso, cuando caí, cuando no me amé,
cuando me perdí y al final del día no me busque.
Por las veces de incógnita y las horas frías de
espera inquietante, por mis abrazos
unánimes para abrigarme.
 
Recordando cuando no me apropie de mis
deseos y los liberé sin ningún remordimiento.
Ahora soy como un huracán que se desata a
lo no pertenecido.
Ahora el sentido de pertenencia me
acompaña, vuelan los sentidos al saber que
pertenezco para permanecer en mí misma.
 
 
 
 
Em memória da minha luta com lembranças sem
impulso, quando caí, quando não me amei,
quando me perdi e no final do dia não me procurei.
Pelas vezes de incógnita e horas frias de
espera inquietante, pelos meus abraços
unânimes para me abrigar.
 
Lembrando quando não me apropriei dos meus
desejos e os libertei sem nenhum remorso.
Agora sou como um furacão que se liberta ao
não pertencido.
Agora o sentido de pertença me
acompanha, voam os sentidos ao saber que
pertenço para permanecer em mim mesma.
 

segunda-feira, outubro 14, 2024

ann lauterbach



Eclipse with Object
 
There is a spectacle and something is added to history.
It has as its object an indiscretion: old age, a
gun, the prevention of sleep.
 
I am placed in its stead
and the requisite shadow is yours.
It casts across me, a violent coat.
 
It seems I fit into its sleeve
So the body wanders.
Sometime it goes where light does not reach.
 
You recall how they moved in the moon dust? Hop, hop.
What they said to us from that distance was stupid.
They did not say I love you for example.
 
The spectacle has been placed in my room.
Can you hear its episode trailing,
pretending to be a thing with variegated wings?
 
Do you know the name of this thing?
It is a rubbing from an image.
The subject of the image is that which trespasses.
 
You are invited to watch. The body asleep
in complete dark casting nothing back.
The thing turns and flicks and opens.
 
Estou ao seu serviço
e a sombra obrigatória é tua.
Projeta-se sobre mim, como um manto violento.
 
Parece que eu caberia numa manga.
Então o corpo anda.
Às vezes vai para onde a luz não chega.


 

 
 
 
Eclipse com objeto
 
Há um espectáculo e qualquer coisa se acrescenta à história.
Tem por objeto uma indiscrição: a velhice, uma
arma, impedir o sonho.
 
Estou ao seu serviço
e a sombra obrigatória é tua.
Projeta-se sobre mim, como um manto violento.
 
Parece que caibo numa manga.
Assim que o corpo anda.
Às vezes vai para onde a luz não chega.
 
Lembras-te como se moviam na poeira da lua? Puf, puf.
O que nos disseram à distância foi algo com muita toleima.
Não diziam Eu amo-te, por exemplo.
 
O espetáculo acontece no meu quarto.
Podes ouvir arrastar o seu episódio
fingindo ser alguma coisa de asas marmóreas?
Sabes como se chama?
É o borrão de uma imagem.
O tema da imagem é aquilo que a imagem transgride.
 
Estás convidado a olhar. O corpo adormecido
na completa escuridão não projeta nada.
Algo se vira, toca e se abre